Relegation of ex-untouchables in urban India : a study of socio-spatial segregation in Ajmer
Rélégation des ex-intouchables dans l'Inde urbaine : une étude de la ségrégation sociale et spatiale à Ajmer
Résumé
Cities have been thought of as spaces where the ex-untouchables of India can escape discrimination and ostracization. However, their segregation remains endemic in Indian cities. This PhD explores how caste and urban space interact to segregate ex-untouchables. Through a mixed-methods approach consisting of 130 interviews, ethnographic observations, a geo-referenced survey of 700 households, and cartographic analyses, the work uncovers what I call the "concentric contiguous” form of segregation. This form of segregation is characterized by upper castes residing closest to main roads, while ex-untouchables, segregated by subcastes, reside in the core of the neighbourhood farthest from the main roads. Spatial boundaries are hyper-visibilised through toponymical, topographical, and olfactory mechanisms. In this thesis, I argue that caste is spatialized and etched on urban space: when markers of identity are invisible, spatializing identities becomes the mechanism of maintaining status hierarchies. Segregation organized in such a manner affects inter-caste interactions, ritualistic practices of ex-untouchables, and even upward social mobility across ex-untouchable subcastes. Thus, caste-based inequalities are reproduced through spatial segregation. This work contributes to the theories of segregation, caste, social stigma, pollution, social visibility, social mobility and the organisation of inequality.
En Inde, les villes ont été considérées comme des espaces où les ex-intouchables peuvent échapper à la discrimination et à l’ostracisme. Cependant, leur ségrégation reste endémique dans les villes indiennes. Cette thèse de doctorat explore la façon dont la caste et l’espace urbain interagissent pour ségréguer les ex-intouchables. Grâce à une approche mixte reposant sur 130 entretiens, des observations ethnographiques, une enquête géoréférencée auprès de 700 ménages et des analyses cartographiques, ce travail met en évidence ce que j’appelle une forme de ségrégation « concentrique contiguë ». Celle-ci se caractérise par le fait que les castes supérieures résident le plus près des routes principales, tandis que les ex-intouchables, ségrégués et divisés en sous-castes, résident au cœur du quartier, loin des routes principales. Ces frontières spatiales sont hyper-visibilisées par des mécanismes toponymiques, topographiques et olfactifs. Dans cette thèse, je soutiens que la caste est spatialisée et inscrite dans l’espace urbain : lorsque les marqueurs d’identité sont invisibles, la spatialisation des identités devient le mécanisme de maintien des hiérarchies statutaires. La ségrégation organisée de cette manière affecte les interactions entre castes, les pratiques rituelles des ex-intouchables et même la mobilité sociale ascendante au niveau des sous-castes d’ex-intouchables. Ainsi, les inégalités fondées sur la caste sont perpétuées par le biais de la ségrégation spatiale. Ce travail contribue donc aux théories de la ségrégation, de la caste, de la stigmatisation sociale, de la pollution, de la visibilité sociale, de la mobilité sociale et de l’organisation de l’inégalité.