De nombreuses études documentent les risques de la pratique du vélo durant le printemps, l’été et l’automne. Or, les risques du vélo d’hiver, et les potentielles particularités associées à cette saison, n’ont, à ce jour, été que très peu explorés. De plus, aucune recherche ne porte sur les disparités entre les risques perçus par les cyclistes et les risques observés. Cette recherche vise à documenter les risques liés à la pratique du vélo d’hiver à Montréal et à identifier les écarts entre les risques perçus et réels. Les données primaires sont issues d’observations non participatives des trajets de dix cyclistes entre les mois de février et de mars 2022 à Montréal, et de dix entretiens semi-dirigés. L’analyse des données a permis d’identifier les risques des déplacements à vélo l’hiver et d’infirmer certaines hypothèses d’une pratique plus dangereuse. En effet, les cyclistes ne considèrent pas que les déplacements durant l’hiver sont plus dangereux que durant les autres saisons. Le principal risque du vélo d’hiver est, comme pour les autres saisons, associé à la cohabitation avec les véhicules motorisés. Ce risque est accentué par la réduction de l’espace de circulation sur les voies routières et les bandes cyclables lorsqu’il y a une accumulation de neige en bordure de la chaussée. Aussi, les chutes sont très rares et les situations problématiques associées à l’entretien du réseau cyclable ne représentent pas un enjeu pour ces personnes. Ainsi, grâce à une planification supplémentaire, telle que l’établissement au préalable d’un trajet jugé sécuritaire et la priorisation du réseau cyclable protégé et entretenu, la pratique du vélo d’hiver n’engendre pas de risques supplémentaires pour les cyclistes initié.e.s comparativement aux autres saisons.