1ères lignes : Comment retrouver de la croissance et créer des emplois en période de désindustrialisation, telle est sans doute la question la plus lancinante que doivent affronter les gouvernements depuis plus de quarante ans et la fin du fordisme. Il est possible de distinguer deux grandes familles de réponse possible et, au sein de celles-ci, deux variantes principales. On distingue ainsi les stratégies de croissance misant sur les exportations, exportations soit tirées par des services à haute valeur ajoutée et à forte teneur en innovation technologique, soit par des biens industriels de qualité ; et d’autres misant sur la consommation, tirée soit par l’endettement privé, le marché immobilier et le capitalisme financier, soit par les salaires et les prestations sociales. En fonction de ces quatre stratégies de croissance, les types de réformes de la protection sociale et du marché du travail varient fortement, depuis la privatisation et la libéralisation (associée à la stratégie tirée par la consommation et l’endettement privé) jusqu’à l’investissement social (afin de garantir une main-d’œuvre qualifiée et flexible) pour participer à une croissance tirée par l’innovation technologique, en passant par la dualisation de la protection sociale et du marché du travail pour sauver l’industrie manufacturière (modération salariale mais protection des salariés dans les secteurs exposés, et baisse des coûts dans les secteurs périphériques) ou bien les stratégies de baisse des coûts généralisées (exonérations de cotisations sociales ou bien des coupes dans la protection sociale) pour redonner de la compétitivité à des économies devenues improductives…