L’épuisement des ressources de la planète n’est pas un enjeu nouveau. Depuis plus d’un demi-siècle maintenant, les initiatives se multiplient à l’échelle mondiale pour dénoncer les limites du régime d’accumulation existant. Plus de quarante ans après les actes et textes fondateurs que furent la Conférence des Nations unies à Stockholm, la publication du Rapport Meadows et la création du Earth Day, les mêmes questions se posent mais dans un contexte radicalement distinct à trois niveaux au moins. Degré d’urbanisation du monde : plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine, et les prévisions à la hausse sont maintenues pour les décennies à venir. Rythme et intensité du prélèvement de ressources : après deux décennies de croissance rapide des pays émergents, le nombre de pays qui participent d’un régime de croissance intensif s’est accru, les besoins de consommation se diversifient avec des effets massifs sur les prélèvements de ressources. À l’échelle globale, l’empreinte écologique de l’homme s’intensifie, tandis que la biocapacité de la planète se réduit. Le degré de connaissance du phénomène se précise : les analyses ne reposent plus sur des hypothèses et des prédictions mais sur des projections et des scénarios résultant d’un travail collectif, systématique de collecte de données et de mesures à l’échelle mondiale (Dunlap et Brulle, 2015). Ainsi tous s’accordent sur un point : le prolongement des tendances actuelles, ou scénario dit « business as usual », conduit à une impasse avec une hausse des températures et des événements climatiques extrêmes, une raréfaction des ressources…