“Millions for the Movies” in Late Socialist Bulgaria: The Political and Moral Economy of the Cinema Industry
« Des millions pour le cinéma » sous le socialisme tardif en Bulgarie : économie politique et morale de l’industrie filmique
Abstract
This article offers a reading of late socialism in Bulgaria (1970-80s), envisioned through the prism of the
social history of cinema. Drawing on archival records and interviews with film professionals, some of
whom held leading responsibilities during those years, it examines both the political economy of the film
industry and its impact on the lived experiences of film professionals. Thereby, the paper sheds light on
the workings of the command economy in a socialist country, as well as on the ways in which actors
involved in this sector “made do” with the political, ideological and economic constraints they faced.
Rejecting an approach centred on propaganda and censorship only, the article unveils the processes of
subjectivation at work witin this social world, and the moral economy of the members of the guild.
Ultimately, the article suggests that in late socialist Bulgaria control was exercised less from above, in a
centralized and orchestrated way, than it was made up of the articulation of small constraints and the
contingency of situations. Thereby, the analysis also contributes to understanding how the end of the
socialist regime came about. This did not occur as a result of a clear and brutal rupture. Prior to the sudden
downfall of dictator Zhivkov, a succession of small changes, often imperceptible, had fostered a novel
political configuration, one conducive to revolutionary transformations.
Cet article propose une lecture du socialisme bulgare des années 1970-1980 à partir d’une analyse de
l’histoire du cinéma réalisée à travers un travail dans les archives et des entretiens avec des acteurs du
secteur ayant eu des responsabilités durant ces années. Il analyse son économie politique et son impact sur
les expériences vécues des professionnels du cinéma pour mieux comprendre les formes de l’économie
dirigée dans un pays socialiste et les façons dont les acteurs de ce secteur « faisaient avec » ces contraintes.
Il analyse également son économie morale pour appréhender les processus de subjectivation à l’oeuvre
malgré la propagande et la censure. Au final, l’article suggère que le contrôle était moins exercé par le
haut, de façon centralisée et orchestrée, qu’il n’était fait de l’articulation de petites contraintes et de la
contingence des situations. L’analyse développée contribue également à comprendre comment est advenue
la fin du régime socialiste, moins par une rupture claire et brutale que par de petits changements, souvent
imperceptibles mais qui ont fait émerger une nouvelle configuration politique.
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