Rapport exploitant une enquête de terrain conduite pendant un peu plus d’une année par des sociologues autour de questions de choix scolaires et d’étude des contextes locaux et socio-résidentiels de scolarisation dans un contexte communal faisant intervenir des enjeux / choix politiques. Les pouvoirs publics tentent de mettre en place une expérimentation de mixité sociale en profitant d’une sectorisation scolaire déjà programmée. Mais se dresse devant eux un groupe de parents d’élèves de primaire soudés par l’appartenance à une même école, des relations de voisinage et des habitudes militantes collectives, bien décidés à protester contre une décision publique entérinée dans la discrétion. Une remise en cause par une partie des parents en raison du manque de garanties quant au niveau scolaire de leur nouveau collège de secteur ; d'un manque d’assurance concernant le climat scolaire et la discipline en classe ou d'insécurité supposée aux abords de l’établissement. Tous dénoncent le manque de transparence et d’information et l’absence de consultation des parents d’élèves pourtant promue par la ministre. Mais comment faire en sorte que des familles dépendant d’un collège « moyen » à l’échelle d’une commune et plus généralement de l’agglomération, considèrent collectivement acceptable voire désirable que leur nouveau collège de secteur soit un collège REP implanté dans un quartier populaire d’habitat social et aux résultats scolaires très inférieurs à la moyenne ? Que faire lorsqu’en plus de cet aspect objectif, le quartier et le collège de secteur jouissent d’une mauvaise réputation construite sur des faits parfois anciens et souvent fantasmés, mais s’adossant et se nourrissant globalement de la peur collective que suscitent les banlieues en France dans l’imaginaire ? collectif depuis maintenant plus d’une trentaine d’années ?