La transition écologique est un changement social et politique au moins autant qu’un changement technique et économique. Mais comment alors saisir pleinement ces enjeux et progresser sur l’identification des conditions de changement ? D’un côté, les approches faisant l’hypothèse d’une liberté totale des choix et des comportements individuels, qui vont de pair avec la responsabilité du consommateur – thèse du « quand on veut, on peut » –, sont facilement appropriables, mais largement insuffisantes et souvent démenties par la réalité. De l’autre, l’entrée par les modes de vie (s’alimenter, se déplacer, se loger, etc.), qui suscite un intérêt croissant, permet de mieux connecter échelle individuelle et collective, mais est plus difficile à opérationnaliser. Afin de mobiliser cette entrée « modes de vie », la maxime renouvelée « Quand on peut, on veut » révèle notre parti pris : c’est par la pratique, les gestes quotidiens, les environnements dans lesquels on évolue et les moyens concrets dont on dispose que nos préférences et modes de vie se fixent et se modifient. La mise en oeuvre de la transition suppose donc de renverser la perspective : ne pas chercher uniquement à promouvoir une « prise de conscience » environnementale qui échoue souvent à se traduire dans les faits, mais plutôt rendre possibles, faciles, attractives, et désirables les pratiques « vertueuses », dans le cadre d’un partage juste des changements. En proposant cette approche originale, ce Décryptage vise à nourrir la réflexion des acteurs qui cherchent à mettre en œuvre la transition écologique dans les différents secteurs.