Nonna Mayer dit son plaisir d’ouvrir cette 69e séance du séminaire « Les sciences sociales en question », consacré aux problèmes de méthode, aux coulisses de la recherche. Aujourd’hui elle aborde le problème des difficultés spécifiques que rencontrent les femmes sur leurs terrains de recherche et, au-delà des femmes, l'impact du genre sur les enquêtes de terrain. Pour en parler deux chercheuses ont été invitées, l’une travaille sur la Syrie, à partir des pays frontaliers et l'autre a longtemps travaillé sur le Tchad, qui vont faire part de leurs expériences de terrain. Maena Berger (CESSP/EHESS), fait sa thèse de doctorat en sociologie sur les nouvelles formes de coproduction de l'information à partir du conflit syrien, et notamment sur la relation entre les reporters occidentaux et les « fixeurs ». C'est-à-dire les personnes sur place qui aident les journalistes et dont le rôle est fondamental, surtout sur des terrains difficilement accessibles. Elle est aussi très engagée sur le sujet des violences sexistes et sexuelles sur les terrains de recherche en sciences humaines. Marielle Debos (ISP, Université de Paris Nanterre), ancienne membre junior de l'IUF, passée par l'Institute for Advanced Study of Princeton, a travaillé sur les violences politiques, les conflits armés et les politiques postcoloniales de la France en Afrique, en particulier au Tchad. Aujourd'hui, elle s’intéresse plus particulièrement aux technologies d'identification et à la biométrie, et elle vient de publier un article pour la revue Critique internationale qui résonne avec la séance d’aujourd’hui, « Genre, sécurité et éthique, Vade-mecum pour l'enquête de terrain ». La discussion enfin sera collective, animée par les Chouettes, un groupe de chercheuses du CEE mobilisées autour des questions de genre.