La 51e séance du séminaire porte sur les enquêtes par sondage au sein des manifestations, une méthodologie en plein essor, sur un objet particulièrement en phase avec l’actualité dans un pays comme la France où trois grandes mobilisations viennent de se succéder : le mouvement des Gilets jaunes, la contestation contre la réforme des retraites et la mobilisation contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Les deux intervenant.e.s ont enquêté au sein de manifestations, mais à partir de perspectives théoriques et méthodologiques différentes. Olivier Fillieule (Université de Lausanne, CRAPUL, CNRS) a consacré sa thèse de doctorat aux manifestations de rue, abordées à partir d’archives policières. Il a ensuite eu un rôle pionnier dans la mise au point d’enquêtes par sondage administrées en cours de manifestation, remettant les acteurs, c’est-à-dire les manifestants, au centre de la perspective en réaction aux approches privilégiant les épisodes manifestants (Protest Events Analysis/PEA). Marion Guenot (Centre Maurice Halbwachs, ENS) a fait sa thèse sur les groupes d’intervention régionaux de la police judiciaire. Elle vient de commencer un nouveau projet postdoctoral consacré aux conflits du travail dans les métiers de l’ordre (police, gendarmerie et administration pénitentiaire) qui l’a amenée à s’intéresser aux manifestations de policiers. Elle a choisi de les aborder à travers une méthodologie résolument ethnographique, qui place l’observation participante au cœur de la collecte de données. Elle vient de publier un article sur ce sujet « Quand les hommes en bleu débattent des « gilets jaunes ».