La social-démocratie face aux crises
Abstract
Face aux effets de la crise financière,
les partis socialistes européens ont
renoué, après deux décennies de sociallibéralisme, avec une critique forte du
capitalisme. Ils ont prôné l'établissement
d'une réelle union économique
européenne et mis en garde contre des
politiques de rigueur sacrifiant l'emploi et
la croissance. Toutefois, leurs propositions
se heurtent à la domination exercée
aujourd'hui par les partis de droite, à la
tutelle grandissante de l'Allemagne au
sein de la zone euro, et à la pression
des marchés. Mais ces partis sont
également bien loin de présenter un front
uni, du fait de la diversité des contextes
existant dans leurs pays respectifs,
des différences de positionnements
économiques de ceux-ci, de leur situation
au pouvoir ou dans l'opposition, de
l'absence aussi d'une vision commune
de la construction européenne. Plus
fondamentalement encore, dans
une période de faible croissance, il
appartient à la social-démocratie de se
repenser, explique Gérard Grunberg,
à travers une nouvelle conception
de l'État et des services publics.