L’élection présidentielle de 2022 a marqué un tournant important dans l’histoire électorale du Costa Rica, car elle a conduit à la tête du pays un candidat, Rodrigo Chaves, qui ne représentait aucun des trois partis ayant gouverné depuis les années 1980. L’élection a surtout mis à mal les partis traditionnels : la défaite a été cuisante pour le parti du gouvernement sortant, le Parti action citoyenne (PAC), qui n’a obtenu que 0,66 % des votes, après avoir passé huit ans aux commandes. Mais l’échec est aussi majeur pour le Parti libération nationale (PLN), dont le candidat et ancien président José María Figueres Olsen, fils d’un des « pères fondateurs » du système républicain costaricien, a perdu au second tour face à un candidat presque inconnu. Même si le parti reste la force la plus importante à l’Assemblée nationale, il s’agit de sa troisième défaite consécutive à l’élection présidentielle, ce qui n’était auparavant jamais arrivé. Enfin, les tendances évangéliques, qui avaient imposé leur agenda lors de la campagne électorale de 2018 et étaient passées au second tour, sont arrivées divisées en 2022, et ne sont parvenues à obtenir qu’une troisième place. Le dénouement de l’élection a donc été tout à fait différent de celui de 2018.