Le financement des assurances sociales est-il devenu politiquement insoutenable ?
Résumé
Social insurance, by virtue of its contributory nature, generates its own political support. We seek to understand how the different dimensions of contributivity (earmarked revenues, eligibility, benefit calculation) are likely to make social contributions acceptable. Using the DREES opinion barometer, we study the political sustainability of social protection funding in France over the past 20 years. Health and retirement insurance, whose financing is earmarked and coverage is almost universal, are the most strongly supported. There is no evidence of a "contributors' revolt": on the contrary, opposition to the joint decrease in contributions and benefits is increasingly widespread among insured people, even during episodes of gradual contribution increases.
Les assurances sociales, de par leur caractère contributif, génèrent leur propre soutien politique. Nous cherchons à comprendre comment les différentes dimensions de la contributivité (recettes affectées, affiliation, calcul des droits) sont susceptibles de rendre acceptables les prélèvements sociaux. A l'aide du baromètre d'opinion de la DREES nous étudions la soutenabilité politique du financement de la protection sociale en France depuis 20 ans. Les assurances maladie et retraite, dont le financement est affecté et la couverture quasi universelle, sont celles qui sont le plus fortement soutenues. Nous n'observons pas de signe d'une « révolte des cotisants » : au contraire, l'opposition à la baisse conjointe des prélèvements et des prestations est de plus en plus large chez les assurés, y compris lors des épisodes de hausse graduelle des cotisations.
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