Introduction - Confrontation sociale, vote de rejet et gouvernements minoritaires
Résumé
En Amérique latine, l’année 2023 a été marquée par la confrontation sociale et politique,
et le rejet des gouvernements en place. Dans la rue, tout d’abord, de fortes mobilisations ont
eu lieu au Pérou, en janvier et février, puis de nouveau en juillet. Les manifestants venant
pour la plupart des régions rurales les plus pauvres du sud du pays exigeaient la démission
de la présidente Dina Boluarte, la fermeture du Congrès et la tenue d’élections extraordinaires.
Certains d’entre eux réclamaient également la libération de l’ex-président Pedro Castillo
destitué et emprisonné le 7 décembre 2022. La répression des manifestations par les forces
de l’ordre ont provoqué 50 morts et plus de 1 200 blessés. Au Panama, des manifestations
ont eu lieu en octobre et novembre pour dénoncer le renouvellement d’un contrat
d’exploitation d’une mine de cuivre à ciel ouvert accordé par le gouvernement à la branche
panaméenne de l’entreprise canadienne First Quantum Minerals (Minera Panamá S.A.). Enfin,
au Guatemala, au mois d’octobre, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la
capitale et bloqué les routes dans tout le pays. Ils exigeaient la démission de la procureure
générale, Consuelo Porras, du procureur Rafael Curruchiche et du juge Fredy Orellana qui
prétendaient annuler les résultats de l’élection présidentielle du 20 août 2023 et empêcher
le président élu, Bernardo Arévalo, d’entrer en fonction en janvier 2024. Les autorités
communales autochtones de la municipalité de Totonicapán, dans l’ouest du pays, ont eu
l’initiative de ces mobilisations. Au-delà de la défense du suffrage et de la démocratie, les
autorités mayas dénoncaient la corruption des gouvernants et les carences dont souffrent les
communautés en matière d’alimentation, de santé et d’éducation. En Argentine, Javier Milei,
le président « anarchocapitaliste » élu le 19 novembre 2023 sur un programme ultralibéral,
a dû faire face à une manifestation massive convoquée par le principal syndicat de travailleurs,
la Confédération générale du travail de la république argentine (CGT), le 27 décembre 2023.
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