Le séminaire dont est issu cet ouvrage est né du constat de l’affaissement du dialogue entre les sciences sociales et la psychanalyse qui avait pourtant été vif et fécond en France jusqu’aux années quatre-vingt du XXe siècle. Au rebours d’une logique de morcellement des savoirs, il y eut, du côté des sciences sociales d’après-guerre, de nombreuses tentatives d’aller chercher du côté de la psychanalyse des perspectives heuristiques capables d’augmenter la mise en intelligibilité de l’expérience historique. Se souvient-on des efforts de Roger Bastide pour poser, les jalons d’une discussion entre la sociologie et la psychanalyse ou des textes oubliés de Georges Friedmann, allant jusqu’à préciser « certains problèmes concrets », en particulier dans le champs de la sociologie du travail, pour lesquels « une collaboration entre les deux modes d’investigation pourrait (…) être fructueuse », en dépit de « l’universalisme » et du « fixisme » qu’il attribue à Freud ? [Premiers paragraphes]