Externalisation. Understanding migration diplomacy in Europe
Externalisation. Comprendre la diplomatie migratoire de l’Europe
Résumé
Designed to facilitate the integration of new states, the externalisation of European migration policy is now aimed at curbing migratory flows at exorbitant costs. Since the 1990s, the EU has extended the control of migration beyond its borders, from Eastern Europe to the Middle East and Africa, with readmission agreements, visa facilitation and development and humanitarian aid conditional on the control of mobility. These policies increasingly focus on limiting refugee flows through informal arrangements, which are often legally problematic and have proven ineffective in limiting irregular immigration. They also disrupt regional mobility and strengthen authoritarian regimes. Finally, the causes of this inflation in outsourcing policies can be found in the domestic political motivations of the countries promoting them, as the controversies surrounding the abandoned UK-Rwanda agreement show, a reflection of post-Brexit tensions. In short, outsourcing appears to be a strategy driven by national political interests, but one that is costly and controversial, with limited impact on migration flows and uncertain geopolitical consequences.
Imaginée pour faciliter l’intégration de nouveaux États, l’externalisation des politiques migratoires européennes vise aujourd'hui à freiner les flux migratoires à un coût exorbitant. Depuis les années 1990, l'UE a transféré le contrôle des migrations au-delà de ses frontières, passant de l'Europe de l'Est au Moyen-Orient et à l'Afrique, avec des accords de réadmission, des facilités de visa et une aide au développement et une aide humanitaire conditionnée au contrôle de la mobilité. Ces politiques se concentrent de plus en plus sur la limitation des flux de réfugiés via des arrangements informels, souvent problématiques sur le plan juridique et qui se révèlent peu efficaces pour limiter l'immigration irrégulière. Elles perturbent aussi la mobilité régionale et renforcent des régimes autoritaires. Enfin, les causes de cette inflation des politiques d'externalisation sont à chercher dans les motivations politiques internes des pays qui les promeuvent, comme le montre l'accord controversé entre le Royaume-Uni et le Rwanda, reflet des tensions post-Brexit. En somme, l'externalisation apparaît comme une stratégie déterminée par des intérêts politiques nationaux mais coûteuse et contestée, dont l'efficacité sur les flux migratoire est limitée et les conséquences géopolitiques incertaines.
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