À l’issue des élections européennes du 7-9 juin 2024, certains commentateurs ont revisité le vieux couple Ouest-Est en suggérant un renversement de la distribution ordinaire des mérites. Comparée à l’avancée des extrêmes-droites dans certains pays de l’Ouest, et en France en particulier, la performance de leurs équivalents dans les États postsocialistes qui ont rejoint l’Union européenne il y a 20 ans (17 ans pour la Roumanie et la Bulgarie, 11 ans pour la Croatie) a été jugée plus modeste. « Comment l'Est a-t-il échappé à la déferlante de la droite radicale ? » demandait Deutsche Welle (édition croate). La Pologne dirigée par le premier ministre libéral Donald Tusk, victorieux face à la droite autoritaire,conservatrice et nationaliste du PiS, en est venue à incarner cet Est « méritant ». [Premier paragraphe]