Labour market protection and family policy in high-income countries : continuity and change (1990-2020)
Les politiques de protection du travail et les politiques familiales dans les pays à revenu élevé : continuité et changement (1990-2020)
Abstract
This dissertation employs a mix-methods research design to investigate processes of welfare state change through the prism of labour market protection and family policy, the two social policy areas that underwent the most noticeable transformations over the last three decades (1990-2020). This investigation builds on the insights developed in the regime varieties literature (i.e., Worlds of Welfare, Varieties of Capitalism and École de la Régulation) and the debate bridging regime varieties and accounts of welfare state change (i.e., Varieties of Liberalization).Our measure of labour market protection and family policy makes it possible to overcome the increasingly unrealistic Average Production Worker assumption, simultaneously accounting for dimensions of protection related to both ‘old’ and ‘new’ social risks. Labour market protection and family policy continuity and change are analysed quantitatively by employing Principal Component Analysis and two multidimensional scores to gather a holistic perspective on policy similarities and differences across countries and over time, and on the relationships between institutional arrangements and labour market outcomes. The historical process-tracing of labour market protection and family policy reforms in Italy and France complements this investigation, and helps to observe details on policy and welfare state change that are invisible to quantitative descriptive methods.This work contributes to the literature in five ways, by: 1) providing new typologies of labour market protection (Central/Northern European, Southern European and liberal) and family policy (social democratic, commodified and residual) varieties resulting from three decades of institutional change; 2) developing a series of country-specific taxonomies of labour market protection (liberalization, dualization, flexibility, de-dualization and higher protection) and family policy (de-Scandinization, partial de-Scandinization, partial Scandinization and Scandinization) trajectories of change; 3) showing that the path-dependency hypothesis developed in the welfare state change literature is partially rejected for labour market protection, while it mostly holds for family policy; 4) specifying, through historical process-tracing, that the labour market and family policy trajectories of change identified in previous contributions and in the quantitative analysis do not capture the full spectrum of the changes occurring in Italy and France; and 5) showing that trajectories of change can be dynamic – in other words, a country can move from one trajectory to another over time.
Cette thèse utilise un modèle de recherche à méthodes mixtes pour étudier les processus de changements de l'État providence à travers le prisme de la protection du marché du travail et des politiques familiales, les deux domaines de la politique sociale qui ont subi les transformations les plus notables au cours des trois dernières décennies (1990-2020). Cette enquête s'appuie sur les idées développées dans la littérature qui traite des variétés de régimes (Worlds of Welfare, Varieties of Capitalism et École de la Régulation) et du débat associant les variétés de régimes aux dynamiques de transformation de l'État providence (Varieties of Liberalization).Notre mesure de la protection du marché du travail et des politiques familiales permet de surmonter l'hypothèse de plus en plus irréaliste du “Average Production Worker” en tenant compte simultanément des dimensions de la protection liées aux "anciens" et aux "nouveaux" risques sociaux. La continuité et le changement de la protection du marché du travail et des politiques familiales sont analysés quantitativement en utilisant l'Analyse en Composantes Principales et deux scores multidimensionnels, afin de recueillir une perspective holistique sur les similitudes et les différences de politiques entre les pays et dans le temps, et sur les relations entre les différentes dispositions institutionnelles et la composition de la force de travail. L’analyse historique des réformes de la protection du marché du travail et des politiques familiales, en Italie et en France, complète cette enquête et permet d'observer les détails de l'évolution des politiques et de l'État-providence qui sont invisibles aux méthodes descriptives quantitatives.Ce travail contribue à la littérature de cinq manières, : 1) en fournissant de nouvelles typologies des variétés de protection du marché du travail (Europe centrale/du nord, Europe du sud et libéral) et des politiques familiales (social-démocrate, merchandisée et résiduelle) résultant de trois décennies de changement institutionnel ; 2) en développant une série de taxonomies spécifiques à chaque pays de la protection du marché du travail d’une part (libéralisation, dualisation, flexicurité, dé-dualisation et majeure protection), et des trajectoires de changement de la politique familiale d’autre part (dé-scandinisation, dé-scandinisation partielle, scandinisation partielle et scandinisation) ; 3) en montrant que l'hypothèse de la path-dependency développée dans la littérature sur le changement de l'État-providence est partiellement rejetée pour la protection du marché du travail, alors qu'elle se vérifie principalement pour des politiques familiales ; 4) en spécifiant, par le biais de l’analyse historique des reformes, que les trajectoires de changement du marché du travail et des politiques familiales identifiées dans les contributions précédentes et dans l'analyse quantitative, ne capturent pas le spectre complet des changements survenus en Italie et en France ; et enfin 5) en montrant que les trajectoires de changement peuvent être dynamiques - en d'autres termes, qu’un même pays peut passer d'une trajectoire à une autre au fil du temps.