Towards responsible agriculture and food systems : transforming conflicting normative initiatives into consensual normative instruments
Vers une agriculture et des systèmes alimentaires durables : transformer des initiatives normatives conflictuelles en instruments normatifs consensuels
Résumé
The “Great transformation of our global society” has increased aggregate global wealth and reduced the prevalence of extreme poverty. However, it has also created, increased or exacerbated socioeconomic, cultural and environmental problems. Against this backdrop, new forms of regulation have emerged, which we qualify as “global normative instruments”. Such instruments are non-binding, while being based on, and interpreting existing international binding law. The United Nations and its specialized agencies have played a pioneer and spearhead role in this regard.This Thesis examines these new forms of regulation, focusing on their contribution to defining a consensus of what constitutes sustainable agriculture and food systems in the 21st century. Its objective is thus to identify the determinants that lead to consensual normative instruments by applying an original eclectic analytical framework, incorporating critical political economy, liberal and socio-historical approaches.We find that historic frameworks for action are essential to explain the emergence of normative initiatives, and that the preferences of different actors delimitate the scope of permissible options, we found that they were not sufficient explanatory variables per se to explain the outcomes of such processes. Conversely, the skills of key actors to lead and accompany such processes within given figurations seemed to have a determinant impact.
La « Grande transformation de notre société mondiale » a accru de manière considérable les richesses produites à l’échelle mondiale et a réduit la prévalence de la pauvreté absolue. Ceci étant, elle a également créé, augmenté, voire exacerbé des problèmes socioéconomiques, culturels et environnementaux. Face à ce défi, de nouvelles formes de réglementation, que nous définissons comme des « instruments normatifs mondiaux » qui, bien que restant non-contraignants, interprètent et s’inscrivent dans des cadres législatifs internationaux contraignants, ont vu le jour. L’Organisation des Nations Unies et ses agences spécialisées ont joué un rôle pionnier et de fer de lance dans ce processus. Notre thèse porte sur ces nouvelles formes de réglementation en s’intéressant notamment à leur contribution à la définition d’un consensus de ce qui constitue une agriculture et des systèmes alimentaires durables au XXIe siècle. Son objectif est ainsi d’identifier les déterminants permettant d’aboutir à des instruments normatifs consensuels en appliquant un cadre analytique éclectique originel, incorporant des approches d’économie politique critiques, libérales et socio-historiques. Nous constatons que les cadres historiques sont essentiels pour expliquer l'émergence d'initiatives normatives, et que les préférences des différents acteurs délimitent le champ des options permises. Ceci étant, ils ne constituent pas des variables explicatives suffisantes en soi pour expliquer les résultats de ces processus. À l’inverse, les compétences des acteurs clés pour conduire et accompagner de tels processus ayant lieu dans des configurations déterminées semblent avoir un impact déterminant.